We Can't Wait - Chapitre 5

 

Ashley s'assit sur le sol de la salle de gym avec Claudia après les cours, pour travailler à leurs décorations pour le bal de promotion. La jeune fille s'était tellement occupée de ce bal ces derniers mois qu'elle arrivait à peine à croire qu'il allait se dérouler dans deux semaines déjà. L'époque du lycée se terminait bel et bien. C'était à la fois excitant et attristant. "Eh, Ashley. A quoi tu penses?" Ashley rougit et se retourna, se retrouvant ainsi devant Hunter Robeson. Hunter était un artiste typique qui avait une peau marron claire, des cheveux châtain bouclés avec des reflets blonds, et d'adorables yeux verts. Ashley était d'ailleurs surprise de voir ces derniers rivés sur elle. "Oh.... Tu sais. L'école qui se termine, tout ça", répondit-elle en bégayant. "Et bien en tout cas, vous avez fait du bon travail toutes les deux", dit Hunter en regardant les décorations qu'avaient fait les deux adolescentes. "Merci", dit Claudia. "Je pense qu'il y en aura assez pour la fête." Ashley sourit tandis qu'elle finissait de peindre une grande affiche décorative posée devant elle. C'était Hunter qui avait trouvé le thème de la fête, Casablanca, lors de la première réunion du comité de la soirée. Il y avait donc, au centre de la pièce, un grand avion factice en contre-plaqué, carton et papier mâché.

"Casablanca est le film le plus romantique qui soit", avait dit Hunter ce jour-là. "On ne peut trouver un meilleur thème pour la soirée sensée être la plus romantique de l'année." Ashley avait commencé à s'intéresser à lui à ce moment-là. Elle avait pensé qu'il pourrait être intéressant de sortir avec lui, mais le temps s'était écoulé à une vitesse alarmante, et elle n'avait en réalité pas eu une minute à lui accorder. "Je vais chercher quelques en-cas au distributeur. Vous voulez quelque chose, les filles?", demanda alors Hunter. "Moi je viens avec toi", dit Ashley en se relevant. Claudia ricana et murmura bonne chance à son amie.

"Alors, tu es plutôt une fille chocolat ou une fille chips?", demanda Hunter, insérant quelques pièces de monnaie dans la machine à bonbons. "En ce moment je suis plutôt une fille bretzels", dit Ashley. "J'aime beaucoup les filles bretzels", lui répondit alors Hunter avec un large sourire. Ashley rougit. Elle prit une profonde inspiration et décida d'agir. Cette fois elle n'enverrait pas de signaux comme avec Todd, ni ne jouerait comme avec David. Elle allait juste demander franchement à Hunter s'il voudrait bien sortir avec elle. "Écoute, Hunter, je me demandais si tu serais d'accord pour sortir avec moi.... Un jour ou l'autre", dit-elle. Elle baissa ensuite la tête et sourit, essayant de maîtriser son stress. Mais Hunter semblait plutôt enthousiaste. "Bien entendu! Enfin je veux dire.... Oui, bien sûr. Ce serait cool." "Super!", dit Ashley. Mais c'est alors qu'elle fut soudain totalement déconcertée. Devait-elle inviter Hunter d'elle-même, ou cela paraîtrait-il ringard? "J'ai des tickets pour une pièce qui se joue demain soir", la sauva alors le garçon. "Ma soeur devait venir avec moi, mais elle a du travail. Ça t'intéresserait de m'accompagner?" "Bien sûr!", dit Ashley joyeusement. "J'aime beaucoup le théâtre." "Super", dit le garçon, souriant de plus en plus belle. "Alors je viendrais te chercher vers dix-neuf heures, ça te va?" "Parfait", répondit l'adolescente. Hunter prit alors un sachet de bretzels dans la machine à bonbons et le tendit à Ashley, dont les yeux brillaient énormément. Celle-ci sourit et regarda par terre, timidement. Elle avait enfin réussi à demander à un garçon de sortir avec elle.

"Ok, nous avons tous les livres de fin d'année des cinquante dernières années", dit Trevor, assis sur le sol de la bibliothèque à côté de Mary-Kate. Une montagne de livres étaient empilée tout autour d'eux. "Qu'allons-nous bien pouvoir encore chercher?" "N'importe quoi", répondit Mary-Kate en prenant un livre de la pile. "Je pensais justement que si je devais faire naître une nouvelle tradition au lycée, ce serait cool si elle avait quelque signification historique, tu vois? J'aimerais trouver quelque chose qui ait un lien avec les anciennes promotions de l'école." Trevor ouvrit alors de vieux exemplaires du Vista, le journal du lycée. "Waouh. Tu as vraiment l'air de prendre cette affaire au sérieux", dit-il. "Et bien oui, c'est la chose folle que je fois faire après tout", dit Mary-Kate, le nez collé dans l'un des anciens livres de fin d'année. Ashley était la seule à savoir que demander à Trevor de sortir avec elle était sa véritable résolution, c'est pourquoi il fallait continuer à faire croire aux autres que cette résolution était bel et bien la recherche d'une nouvelle tradition.

En tout cas, Trevor lui avait proposé de l'aider. Cela leur permettait donc de passer plus de temps ensemble, et offrait ainsi plus de possibilités à Mary-Kate de dire à son ami ce qu'elle ressentait. Le coeur de celle-ci battait à tout rompre. C'était en général ce qui arrivait après un rendez-vous amoureux, mais pas après une soirée avec son meilleur ami. La jeune fille regarda alors Trevor, presque effrayée de ses sentiments à son égard. Trevor lui sourit, et ce fut comme si le temps s'était arrêté. Il avait un sourire si doux, pas l'un de ces sourires farceurs ou taquins, mais un petit sourire vraiment tendre, complètement différent de tous ceux que Trevor avait affichés jusqu'à présent. Avant que Mary-Kate ne puisse comprendre ce qu'il se passait, Trevor s'approcha d'elle et repoussa une mèche de cheveux qui lui cachait le visage. Ça allait se passer. Ça allait vraiment se passer. Mais à ce moment-là, Kristi Carlton apparut au coin de la pièce. Trevor sursauta soudain et se remit en place, comme si de rien n'était. Kristi s'immobilisa, et Mary-Kate se sentit désespérée. Qu'est-ce que Trevor allait faire? Je ne le saurai jamais, réalisa alors la jeune fille. "Qu'est-ce que vous faites ici, tous les deux?", demanda Kristi. Et bien nous allions nous embrasser, pensa Mary-Kate avec sarcasme. Mais finalement non, et à cause de toi!

"C'est un travail secret pour l'école", répondit alors Trevor. "Nous pourrions te dire de quoi il s'agit, mais après nous devrions te tuer." Mary-Kate se mit à rire, ce qui la surprit beaucoup vu à quel point elle se sentait mal, et Kristi jeta aux deux adolescents un regard méchant avant de s'en aller. Le moment tant attendu avait failli arriver, mais désormais le mal était fait. Trevor était replongé dans ses recherches, et Mary-Kate pouvait faire une croix sur son baiser. Frustrée, elle jeta un coup d'oeil au livre de fin d'année de 1986, comprenant à peine ce qui y était écrit, tant elle avait la tête ailleurs. Elle ouvrit alors le livre en son milieu, là où se trouvait la photo de classe des terminales. Il y avait là tous les élèves, avec leur costume traditionnel de fin d'année, assis dans les gradins du stade de football. Cette photo ressemblait à n'importe quelle photo de fin d'année, excepté que les élèves avaient un style vestimentaire plutôt bizarre. Mary-Kate s'apprêtait à refermer le livre, quand soudain elle remarqua une bannière sur la photo. Au centre de celle-ci était marqué OCEAN VIEW HIGH, et tout autour on pouvait voir des douzaines de dates notées à des endroits différents, et dans des styles différents. On aurait dit que chaque classe depuis l'année 1959 à l'année 1985 y était représentée.

"Eh, regarde ça", dit alors Mary-Kate en donnant un coup de coude à Trevor. Celui-ci observa donc le livre, son visage si près de celui de Mary-Kate que celle-ci pouvait sentir l'odeur de son chewing-gum. Concentre-toi, pensa alors la jeune fille. Concentre-toi bien. "C'est vraiment cool", dit alors Trevor. "Il semblerait que chaque classe ait ajouté son année sur cette banderole, avec son propre style." "L'avais-tu déjà vue avant?", demanda Mary-Kate. "Jamais", admit le jeune homme. "Que penses-tu qui lui soit arrivé?"

"Je ne sais pas", dit Mary-Kate. Elle attrapa alors quelques autres livres de fin d'année et lui en tendit quelques-uns. "Regarde les livres antérieurs à 1986, pendant que moi je regarde les plus récents." Avec une légère vague d'excitation, Mary-Kate et Trevor inspectèrent les livres. Mary-Kate ouvrit le livre de 1987 en son milieu, et, bien entendu, elle aperçut la bannière sur la photo des terminales. "Cette bannière se trouve sur chaque photo", dit Trevor, ouvrant livres après livres. "On la retrouve même dans les photos des années soixante." Mary-Kate ouvrit alors d'autres livres et vit à nouveau la bannière, dans les volumes de 1988,1989 et 1990. Mais lorsqu'elle ouvrit celui de 1991, là où il y avait la photo des terminales ayant passé leur examen en 1990, la bannière disparut. La jeune fille inspecta alors les volumes de 1992 et de 1993, et elle constata que la bannière n'y réapparaissait plus.

"Ils ont cessé de l'utiliser après la remise des diplômes de 1989", dit Mary-Kate. "Pourquoi? Ça avait pourtant l'air cool", dit Trevor, approchant un livre de fin d'année de 1960 près de son nez pour en scruter la photo. "J'aimerais beaucoup que nous ayons cette bannière pour notre remise des diplômes." Mary-Kate sourit. "Alors nous avons une mission", dit-elle. "Nous devons trouver ce qu'il est arrivé à cette bannière."

 

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Trevor86 invite Mary***Kate à participer à la conversation!

Trevor86 : Tu vas adorer ça. J'ai trouvé un article dans le Vista d'avril 1990, par l'intermédiaire duquel on a demandé aux élèves de l'école de voter pour savoir s'ils voulaient oui ou non conserver la bannière de fin d'année.

Mary***Kate : Ils n'ont quand même pas choisi de ne plus l'utiliser?

Trevor86 : Et bien ce fut un choix difficile, car certains trouvaient qu'il était plutôt bénéfique de ne plus s'en servir, tandis que d'autres voulaient la garder.

Mary***Kate : Bénéfique? Et en quel sens?

Trevor86 : La fille qui a écrit l'article a parlé de nouvelle génération, elle trouvait qu'il était temps de changer les choses, que cela était amusant.

Mary***Kate : Tu penses qu'ils ont jetée la bannière?

Trevor86 : Je ne sais pas. Il faut que nous fassions plus de recherches. D'ailleurs c'est plutôt amusant.

Mary***Kate : Oui, c'est vrai! J'ai l'impression d'être un agent secret. Gardons cette histoire entre nous. Je veux que cela soit une surprise pour tout le monde si jamais nous retrouvons la bannière.

Trevor86 : Mes lèvres sont scellées. Promis.

Mary***Kate : Cool. Merci pour ton aide!

Trevor86 : Mais je ferais n'importe quoi pour toi, Mary-Kate!